Un sein au soleil,
comme un champ dherbe bien grasse,
avec son mamelon qui bande.
Une vulve qui sentrouvre,
comme les fleurs des prés,
avec son pistil qui pointe.
La terre est toujours la terre.
Elle aime le ciel qui, avec son phallus lumineux, léclaire
et la chauffe de ses rayons dorés tout au long du jour.
Sans cette créatrice présence, seule
avec elle-même, elle serait stérile. Elle saime beaucoup,
la terre, mais elle sait quaucun plaisir onaniste ne peut remplacer
le battement daile des papillons éphémères.
Elle a besoin des présents des présents quil apporte
avec lui, et sans lequel elle ne peut simplement pas exister.
Le jour, la terre se donne au ciel diurne de tout
son corps de terre et, durant la nuit, elle ferme les yeux, seule avec
elle-même. Elle attend, humide, le retour de son bien-aimé
quelle va bientôt engendrer. Dans le noir de sa nuit, elle
est un peu saoule de ses amours de la journée, et la tête
lui tourne. Elle expire lentement tout loxygène accumulé
dans ses poumons démeraude et le monde ivre avec elle, ne
connaît plus ni tabous ni interdits.
La poule est embrassée en secret par le Renard,
pâle de désir, qui frissonne avec elle au contact de la soie
de ses plumes noires. Le serpent franchit la frontière sacrée.
Il danse et ondule avec le squelette qui brandit vers le ciel obscur ses
mains dosselets divinatoires pleines des diamants découverts
dans les profondeurs maternelles de la terre. La forêt, hallucinée
par le scintillement des étoiles, bat sourdement du tambour et
approfondit son mystère. Les cavernes écartent les cuisses
et espèrent les ancestrales caresses picturales au fond de leurs
entrailles. Dans la mer, lhuître souvre au grain de
sable du désert, la moule se fait femme et le poisson dargent
frétille.
Les anges dorment.
Les rêves ont perdu la raison et lirrationnel règne
dans le cur du monde.
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